UNE ERREUR JUDICIAIRE ORDINAIRE

Une plongée au cœur des mécanismes politiques et judiciaires français

Ce livre, aux allures d’un roman policier, décrit une part de l’Institution judiciaire en dévoilant l'engrenage par lequel enquêteurs, juges, parquetiers, avocats, pris dans l’écheveau d’une instruction à charge et dépourvue d’objet, usent de toutes les méthodes et de toutes les procédures - quitte à les contourner ou bien les dévoyer - afin de ne jamais avoir à rendre compte de l’erreur commise, et que jamais elle ne puisse être réparée.

Le récit de Yannick Massé dévoile un univers sombre et féodal, dont personne ne revient indemne

Récit autobiographique - Parution : Août 2017 - 525 pages – 145 x 220 cm – Broché
EAN : 979-10-699-0187-2 – ISBN : 9791069901872 - Yannick Massé

"Alors nous devisâmes sur le livre qu’il conviendrait d’écrire, qui tenterait de faire connaître aux citoyens français ce qu’il nous était advenu, tout autant de la solidité de la requête, de la relation fortunée que j’entretenais avec Daniel et les souvenirs qui me rattachaient à lui.

J’ai voyagé durant la nuit entière, atteignant la ville rose après quatre heures du matin. Je m’absorbais dans l’espérance en osant croire qu’il demeurait un peu de bonne foi au cœur de l’institution judiciaire.

Comme je me trompais."

« Jamais au cours de leurs perquisitions Daniel n’a été autorisé à me parler, ne serait-ce que prononcer un mot. Cependant, dans un élan suprême d’humanisme, lorsqu’il sollicite celui des policiers qui s’entretient avec l’un de ses collègues, l’officier consent à un geste magnanime : – Oui, d’accord ! murmure-t-il dans un mouvement.

Alors mon père vient me prendre dans ses bras tout contre lui.

— Ah embrasse bien ton père ! déclame -t-il avec fausse componction, car quand tu le reverras, tu seras peut-être grand-père…

À cet instant, je suis pris d’un sentiment de culpabilité. Qu’ai-je fait du haut de mes 15 ans pour mériter cette condescendance sinon ranger ce qu’ils se sont employés à démettre sans méthode ? Peut-être cela ne se fait pas de désigner par ce geste leur impuissance. Pourtant je ne connais pas les procédés dont ils ont coutume, non pas pour résoudre une affaire – ils n’ont pas découvert grand-chose – mais pour imposer une accusation dont ils s’arrogent la clef.

Nous n’étions plus des citoyens, nous n’étions plus non plus êtres humains, nous étions devenus la simple matière d’un mécanisme.»